đ«đ·Pas sĂ»r·e de ce quâon entend par âstorytellingâ?
Comment arrĂȘter de suranalyser et puiser plutĂŽt dans les Ă©motions des gens
Le storytelling vous semble quelque chose d'inaccessible (Ă moins de disposer d'un budget colossal)? Pensez-vous que l'on y accorde trop d'importance? Pensez-vous que ce n'est tout simplement pas applicable aux communications plus ordinaires? Beaucoup de personnes savent qu'une approche storytelling peut rendre les communications plus attrayantes. Cependant, chez Usher & Spur, nous avons remarquĂ© un manque de certitude sur ce que c'est rĂ©ellement et sur la façon de procĂ©der, au point oĂč nous ne sommes jamais sĂ»res Ă l'avance si nos clients et nous-mĂȘmes sommes sur la mĂȘme longueur d'onde.
Mise Ă part la dĂ©finition Ă©vidente : « storytelling, c'est raconter une histoire » (đ), nous avons vu ce concept se dĂ©finir comme suit :
đ Un rĂ©cit structurĂ© avec un dĂ©but, un milieu et une fin, des personnages, un conflit et une rĂ©solution (đ± N'ĂȘtes-vous pas dĂ©jĂ Ă©puisé·e?)
đ Le parcours du hĂ©ros, oĂč nous montrons au monde ce que peut faire notre entreprise/produit/service (đ€ Mais n'est-ce pas un argumentaire de vente?)
đ Les diffĂ©rentes idĂ©es autour desquelles nous communiquons (đł Mais ce ne sont pas des messages?)
Apparemment, il y a beaucoup de confusion. Et si on compliquait trop les choses?
Qu'est-ce qu'une histoire?
Dans sa forme la plus simple, une (bonne) histoire est un rĂ©cit qui nous captive, qui nous donne l'impression d'y ĂȘtre, qui nous permet de nous identifier au hĂ©ros, dans une certaine mesure, nous donnant au moins envie de l'encourager.
J'ai vu de merveilleux exemples de storytelling en provenance de marques, oĂč les clients sont les hĂ©ros (et le produit le fidĂšle acolyte), mais oĂč il n'y a pas de parcours Ă proprement parler, pas de conflit ni de rĂ©solution, juste une tranche de vie. (En tant qu'EuropĂ©enne, c'est mon genre d'histoire prĂ©fĂ©rĂ©). Jâoffre comme exemple la sĂ©rie de vidĂ©os « Livin' the Land » de Can-Am hors route, la marque de BRP. Ma vie ne pourrait pas ĂȘtre plus Ă©loignĂ©e d'un ranch rural des Etats-Unis, mais j'y suis! Je conduis ce vĂ©hicule cĂŽte Ă cĂŽte. Je jette du fourrage Ă l'arriĂšre. Je profite des grands espaces avec ces gens passionnĂ©s.
Dans le marketing B2B, le mĂȘme type d'histoire montre une tranche de la vie dâun·e client·e, comme celle que nous avons Ă©crite pour l'Association internationale du transport aĂ©rien (IATA), qui permet une vue honnĂȘte dâun processus inefficace de comptabilitĂ© des revenus. RĂ©digĂ©es du point de vue d'une seule personne, celle qui est confrontĂ©e au problĂšme, de telles histoires peuvent ajouter une touche humaine, ce qui aide les gens Ă s'identifier, et pas seulement au problĂšme.
Dans ce cas prĂ©cis, nous ressentons la frustration de la gestionnaire, teintĂ©e d'un peu de honte et dâune dĂ©termination Ă rĂ©soudre le problĂšme. Nous sentons que la rĂ©ussite de son Ă©quipe est importante pour elle. AprĂšs avoir pris connaissance de la solution, nous imaginons parfaitement l'engagement du formateur et nous ressentons le soulagement de la responsable d'avoir obtenu les rĂ©sultats qu'elle espĂ©rait. On peut mĂȘme imaginer que le niveau de stress de toute l'Ă©quipe a baissĂ©!
Comme nous pouvons le constater, la clé d'une bonne histoire est son humanité. Malheureusement, nous avons vu de nombreuses tentatives qui montrent clairement que l'humanité est une notion encore mal comprise. Ces tentatives vous semblent familiÚres?
đ Un monologue sur l'organisation (contexte, histoire, rĂ©alisations, valeurs) sans lien apparent Ă lâaudience et Ă ses prĂ©occupations?
đ Un saupoudrage gĂ©nĂ©reux des valeurs de l'entreprise et des attributs de la marque, mot pour mot tels qu'ils sont dĂ©finis dans le livre de la marque?
đ Un ton familier inappropriĂ©, basĂ© sur l'idĂ©e qu'ĂȘtre plus humain signifie agir comme si on Ă©tait des ami·e·s de longue date (comme ces courriels de marketing qui commencent par « Salut Manon! »)?
Dans notre vie personnelle, nous savons instinctivement que commencer une conversation en parlant longuement de nous-mĂȘmes n'est pas la meilleure façon de se lier Ă quelqu'un. Nous savons instinctivement que pour dĂ©montrer lâimportance quâon accorde Ă une personne, les actes parlent mieux que des paroles. Et, ce qui marche encore mieux, câest de montrer que nous avons compris ce qui est important pour elle.
Pourtant, nous avons du mal Ă nous y retrouver lorsque nous parlons au nom d'une organisation. Et cela semble devenir exponentiellement plus difficile dĂšs que nous sortons du domaine de la vente et du marketing.
Comment raconter des histoires humaines qui ne sont pas destinées à la clientÚle ou qui ne la concernent pas?
Câest drĂŽle de constater quâen fait la plupart des communications d'entreprise ou aux employé·e·s sont Ă©galement des tranches de vie (de l'entreprise). Ăa ne nous viendrait jamais Ă lâesprit de suggĂ©rer, cependant, de faire une sĂ©rie web pour raconter l'histoire des ventes du deuxiĂšme trimestre, de votre nouvelle politique de santĂ© et de sĂ©curitĂ©, ou de vos rĂ©sultats de fin d'annĂ©e. Il nâempĂȘche que câest possible de repenser la maniĂšre dont nous abordons ce type de communication.
Comment construire un pont entre la perspective de l'organisation et celle de lâaudience concernĂ©e? Comment faire appel aux Ă©motions des ĂȘtres humains? Comment faire de lâaudience les hĂ©ros et de l'entreprise le fidĂšle acolyte?
đĄ Et si votre prĂ©sentation sur les ventes du deuxiĂšme trimestre attribuait le rĂŽle de dĂ©fenseur·e·s Ă l'entreprise et son Ă©quipe de vente, qui soutiennent vos partenaires de premiĂšre ligne, tels que les concessionnaires, les revendeurs Ă valeur ajoutĂ©e, les intĂ©grateurs et mĂȘme vos clients? Et si elle cĂ©lĂ©brait leurs succĂšs et soulignait leurs difficultĂ©s, alors qu'ils jonglent avec des problĂšmes Ă©conomiques et logistiques et tentent de rĂ©soudre des problĂšmes?
đ€ Ce qui donnerait matiĂšre Ă ressentir, en plus de matiĂšre Ă rĂ©flĂ©chir, sur le contexte derriĂšre les chiffres.
đ Au lieu de justifier la performance et de minimiser les efforts.
âĄïž Les dĂ©cisionnaires pourraient sentir quâils ont une comprĂ©hension plus complĂšte de la situation. Elles et ils seraient peut-ĂȘtre plus enclin·e·s Ă autoriser des fonds pour des initiatives prometteuses, et moins prĂȘt·e·s Ă blĂąmer car plus conscient·e·s de lâĂ©tendue du travail dâĂ©quipe.
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đĄ Et si cette annonce dâune nouvelle politique montrait l'entreprise comme l'Ă©quipe de ravitaillement pour les pilotes de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© des employĂ©s, qui se sont exprimé·e·s en faveur de changements?
đ€ Les soutenant dans leurs efforts dâassurer un lieu de travail sans danger et sans souci pour tou·te·s.
đźđ»Au lieu de dicter sa loi sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail, avec des rĂšgles Ă suivre.
âĄïž Le personnel pourrait se sentir autonomisĂ© et non infantilisĂ©. Ils et elles sentiraient peut-ĂȘtre que lâentreprise les a rĂ©ellement Ă cĆur. Et leur sentiment dâappartenance croĂźtrait.
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đĄ Et si ce rapport annuel montrait l'entreprise dans le second rĂŽle du film sur la croissance de la richesse de l'investisseur·e, lâaidant Ă la maximiser?
đš Illustrant avec brio la stratĂ©gie, le focus, le leadership qui font progresser les intĂ©rĂȘts de lâinvestisseur·e, Ă la fois financiers (croissance) et moraux (pĂ©rennisation; Ă©quitĂ©, diversitĂ© et inclusion).
đ Au lieu de domper les donnĂ©es et les faits et de laisser les lecteurs et lectrices les interprĂ©ter tou·te·s seul·e·s.
âĄïž Les investisseur·e·s pourraient se sentir rassuré·e·s dâavoir fait un bon investissement. Et ils et elles auraient lâimpression que lâentreprise les sert au mieux.
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En bref : Le storytelling est un moyen de prendre les gens par leurs Ă©motions afin quâils sâimpliquent, plutĂŽt qu'une structure formelle de parcours, de hĂ©ros, de conflits et de rĂ©solutions. En Ă©laborant des prĂ©sentations, des annonces et des rapports de maniĂšre empathique, nous pouvons cultiver des sentiments positifs envers notre entreprise, sa marque et ses produits ou services de la part dâemployé·e·s et dâinvestisseur·e·s, tout comme le marketing le fait avec la clientĂšle. Est-ce que votre Ă©quipe est capable de mettre en oeuvre une approche storytelling?